MSX, La genèse.
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Un étrange air de parentéAu même moment, la société Coleco prépare la sortie de sa console révolutionnaire pour août 1982, la Colecovision. La conception hardware de cette console revient à Eric Bromley, talentueux ingénieur qui travailla dans l'industrie des jeux d'arcade chez Midway, puis fut embauché par Coleco. On peut lire ici ou là que c'est Spectravideo qui licencia sont hardware à Coleco, dès le début 1982, la preuve ? Le SV-603, un adaptateur permettant de faire fonctionner les jeux Colecovision sur le micro-ordinateur de Spectravideo. De ces deux conjectures vraisemblables, on ne peut définitivement conclure. L'histoire n'a pas fini de nous révéler ses secrets.
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Arrivé dans les bureaux de Spectravideo à Hong Kong, Nishi est enthousiaste, il propose de faire quelques modifications aux plans originaux.
En deux jours il réorganise l'architecture global du micro-ordinateur pour le rendre plus facilement extensible, il augmente la capacité de sa rom, promet que Microsoft développera un Basic plus puissant que celui de l'IBM PC, permettant même l'ajout d'un lecteur de disquette, met en place un système «d'interruptions» facilement programmable, et revois le clavier pour qu'il soit aisé de l'utiliser avec un traitement de texte.
Il n'est plus question de produire un ordinateur à 30$, mais Nishi assure que le micro-ordinateur pourra couvrir tous les besoins, que ce soit dans le domaine professionnel ou ludique grâce à un système de cartouches ROM. Il promet à Weiss et Fox qu'ils pourront vendre cette machine pendant 5 ans et qu'ils feront du bénéfice à mesure que la technologie évolue et que les coûts de production baisseront.
Spectravideo tient son micro-ordinateur.
Le SVI-318 est lancé en janvier 1983 au CES de Las Vegas, son prix de lancement 600$
En juin de la même année, Spectravideo propose un modèle «deluxe» nommé
SVI-328, en tout point identique au modèle précédent, à l'exception du clavier mécanique avec pavé numérique et des 64 Ko de mémoire vive au lieu de 32 ko précédemment.
Pendant que Spectravideo produit, et commercialise son micro-ordinateur, Kazuhiko Nishi ne reste pas immobile. Il a la plateforme idéale pour lancer un «standard» de la micro- informatique, et cʼest avec un prototype de SV-318 quʼil fait la tournée des grands patrons de lʼindustrie électronique japonaise pour les convaincre de rallier ce projet quʼil fait maintenant pleinement le sien.
Chez le leader de lʼindustrie Mastsushita, les réactions sont bonnes et enthousiastes. Pour les boss de la plus grosse société dʼélectronique du japon, (et du monde) cʼest la plateforme idéal pour concrétiser leurs rêves dʼun standard de la micro-informatique pour le japon.
Dans son sillage, la plupart des constructeurs japonais acceptent lʼidée dʼun standard basé sur les spécifications présentées par Nishi ; Casio, Canon, Fujitsu, Hitachi, Victor, Kyocera, Mitsubishi, Nec, Yamaha, General, Pioneer, Sanyo, Sharp, sony, Toshiba sont de la partie.
Il convainc aussi les Coréens GoldStar, Samsung, et Daewoo et enfin iun peut plus tard, lʼeuropéen Philips.
Cʼest en avril 1983 que Nishi appel Harry fox, pour lui dire «Toute lʼindustrie japonaise veut une licence pour notre concept de micro-ordinateur» Harry fox nʼa pas les reins assez solides pour négocier avec un toute lʼindustrie nippone. Dʼautant quʼil doit bien avouer que la majorité des idées, cʼest Nishi qui les a apportées, et quʼil ne peut pas lui revendre ses propres idées !
«Ils veulent lʼexclusivité du concept pour le monde entier», mais Spectravideo à déjà lancé sa propre gamme. Fox propose à Nishi a deal quʼil ne peux pas refuser. Il demande à Nishi de revoir quelque peut le design hardware original, pour en faire quelques chose de différent, mais pas trop, de façon à ce que Spectravideo puisse sortir une extension de compatibilité.
Nishi s'exécute, il prépare alors une nouvelle mouture, suffisamment différente du SV-318 pour éviter tout problème de licence, mais suffisamment proche pour pouvoir créer un adaptateur logiciel pour Spectravideo. Le MSX est né.
La signification des initiales M.S.X. fait souvent débat, pourtant ce débat nʼa pas lieu dʼêtre. Microsoft nomme souvent ses produits avec les initiales «M» et «S» ; MS-Basic; MS-Dos etc... M.S.X. est une marque déposée par Microsoft, il y a donc fort à parier que les deux première lettres désignent la Société américaine. Quand au «X», il vient très certainement rappeler le «eXtended» du nom donné au basic créé par Microsoft pour la gamme dʼordinateur MSX, le «eXtended Basic».
Dans les première pages du Manuel du Sanyo PHC-28 datant de 1984, cʼest dʼailleur cette explication qui est donnée.
Cʼest le 27 juin 1983 quʼest officiellement annoncé le MSX, le standard de micro- ordinateurs 8bits soutenu par lʼindustrie japonaise et Microsoft. Cʼest avec surprise que cette annonce fut prise par les employés de Microsoft au Etats- Unis. La plupart nʼétaient pas au courant que leur compagnie était associé avec lʼindustrie japonaise, quand aux autres, ils ne lʼapprirent quʼune semaine auparavant. Mais ce nʼétait guerre étonnant, ce projet était avant tout celui de Nishi et de la branche japonaise dʼASCII-Microsoft.
Chez les constructeurs américain, et britannique, lʼannonce dʼune alliance dʼautant de grandes marques japonaises associées à Microsoft les fait frémir ; résultat une animosité instantanée vis à vis du MSX.
Pendant un temps, Zenith, Coleco, et même Atari ont ont imaginés rejoindre le groupement des constructeurs MSX. Pour finir, seul Spectravideo annoncera en 1984 avoir rejoint le standard, ce sera le seul constructeur américain à franchir ce cap.
Les premiers micro-ordinateurs estampillés du logo MSX arrivent sur le marché japonais seulement 4 mois après lʼannonce officielle. Ce sont des Mitsubishi, des Sony, des yamaha, des Matsushita et des Sanyo. La vision du «Standard» imposé par Nishi préconise une compatibilité total de base entre les différentes machines produites, mais nʼinterdit pas les constructeurs dʼajouter des fonctionnalités supplémentaires pourvue quʼelles nʼinterfère pas sur la compatibilité.
Ainsi Yamaha produira des MSX doués pour la musique, accompagnés dʼun module Hardware transformant lʼordinateur en véritable synthétiseur musicale avec clavier. Pioneer quand à lui fabriquera un MSX capable de piloter un lecteur de video disc, Mitsubishi lui préférera contrôler un système Home Audio, et JVC donnera la possibilité de contrôler un magnétoscope...
En fait, chaque constructeur fabrique le micro-ordinateur MSX qui correspond à son
marché dʼorigine.
La douzaine de constructeurs présents ce sont partagés les 265 000 unités qui se seront écoulées de Octobre 1983 à lʼété 1984. Cʼest plutôt bien, mais ce nʼest pas un raz-de- marré.
Les MSX sont vendus à prix discount car le succès n'est pas au rendez-vous, il est nécessaire d'écouler les stocks.
Il faudra attendre l'avénement du MSX2, pour que le public japonais se porte plus massivement sur ce standard.
Le MSX se vend essentiellement en tant que machine de jeux, ou dʼaide aux devoirs pour les enfants.
Mais la machine est en marche, la plupart des développeurs japonais proposerons des jeux pour MSX.
Tous les grands titres, déjà initiés sur console verront une déclinaison sur MSX. Cʼest le cas pour de très nombreux jeux de rôle, tel que Final Fantasy, YS, XAK ou encore Dragon Slayer. De nombreux logiciels sont développés, ainsi que de très nombreux modèles de micro- ordinateurs. Beaucoup de constructeurs proposent même plusieurs modèles, à lʼinstar de sony qui multipliera les designs, et les couleurs de ses MSX.
La production de tous ces micro-ordinateur boost le marché japonais de la micro-informatique et des logiciels ; cʼétait bien là un des effets escompté par Microsoft...
Aux USA, dès juillet 1983, lʼannonce de la venue du standard MSX est reprise dans la presse. Le magazine Info World, très pragmatique vois cette annonce comme la possibilité pour le marché de la micro-informatique japonais de sʼétendre, et de rattraper son retard sur le marché américain. Si une explosion du marché japonais à lieu, cela donnera une opportunité pour les développeurs américains de vendre plus de logiciels au japon.
La présentation faite au CES de janvier 1985, avec Yamaha et Pioneer est un semi échec. La prétendue «invasion» des machines MSX sur le territoire américain à droit à un article moqueur en dernière page du magazine Info World. Les japonais arrivent sur un marché (8bits) déserté par les firmes américaines, et le segment du bas de gamme est dominé par commodore. «Le MSX nʼa aucune chance sur le marché américain».
De fait les machines MSX ont des handicaps certains pour le marché US. Le fait que le MSX ne dispose pas en standard, dʼun lecteur de disquettes est véritablement un handicap de taille pour ce marché. Et bien que le MSX soit compatible avec CP/M et quʼil puisse lire les disquettes issues des ordinateurs IBM, son mode texte en 40 colonnes est trop restreint pour la majorités des applications professionnelles.
Cʼest donc avec plus dʼun an de retard que les Japonais débarquent sur le continent américain, en effet, lors du CES de 1984 Atari a présenté sa nouvelle gamme ST, et commodore propose son C128 à des prix plus que compétitifs.
Yamaha sera tout de même le premier à proposer un MSX aux américain dès janvier 1985. Mais le micro-ordinateur avec toutes sa gamme de périphériques spécialisés pour la musique nʼest commercialisé que dans les magasins de musique, son seul atout ses capacités midi, car à 469$ le micro-ordinateur MSX ne rivalise pas avec ses concurrents bien moins cher.
La compétition est rude pour le MSX. Le marché de la micro-informatique, déjà mature aux états unis ne craint nullement la venue des concurrents asiatiques. Commodore sʼétant lancé dans une guerre des prix, un Commodore 64 ne coût plus que 199$ en février 1985 (149$ pour le lecteur 1541) quand les MSX sont annoncés.
Le publique ne voit pas dʼun prime abord les avantages du MSX par rapport à ces concurrents déjà implantés et bien moins chers, et surtout, possédant déjà un logithèque fort importante. Les MSX sont des machines performantes, douées pour la bureautique et le jeu, mais lʼattente suscitée par les différentes annonces des constructeurs américains sur les micro- ordinateurs 16bits et telle que les nouveaux venus, avec leurs MSX 8bits ne crée pas lʼenthousiasme.
Les autres constructeurs MSX préféreront donc remettre au calandres grecques leur entrée sur le marché américain.
Cʼest Sony, Toshiba, Canon, Sanyo, Yashica, yeno et Philipps qui distribuèrent du MSX sur le continent européen, et ce dès septembre 1984. Malheureusement, lʼapprovisionnement pour l'Europe nʼétait prévu que de 100 000 unités
jusque avril 1985. Les ventes furent vite limitées par le nombre de micro- ordinateurs disponibles.
On constate une grande disparité des ventes celons les pays.
Les ventes furent très bonnes en Italie, assez médiocre en Grande Bretagne, où le MSX fut assez vite mal perçu à cause dʼun prix trop élevé pour une machine dʼentrée de gamme.
Aux Pays-bas et en Belgique «Lʼeffet Philips» boost les ventes, il faut dire que le constructeur européen proposera une large gamme au travers de ses différentes marques.
Lʼambiguïté ou lʼignorance ? Telle est le résumé qui me vient à lʼesprit. En Février 1984, le magazine Micro Système titre «Le Spectravideo SV318 : Lʼavant garde MSX»
Lʼarticle sur la machine est élogieux. Le micro-ordinateur semble être apprécié par le journaliste, ses capacités et surtout son Basic impressionnent. De plus le journaliste apprécie sa compatibilité CPM, et le fait quʼil soit compatible avec les cartouches Colecovision avec un adaptateur en option (SV-603). Le journaliste insiste sur le fait que la machine respecte le cahier des charges MSX ! Hors il nʼen est rien ! Le SV-318 nʼest pas un MSX.
Toute fois, Spectravideo à bien lʼintention de commercialiser un adaptateur le rendant compatible MSX. Cet adaptateur cʼest le SV-606
Tilt, le célèbre magazine test lui aussi le Spectravideo SV-718 en décembre 1984. On passera sur la rigueur du journaliste qui reste à prouver quand on lit dans lʼarticle «Le Basic du SV-318 est une version MSX créée par la société Multisoft. Il fonctionne grâce à des circuits spécialisés et utilise un maximum de commandes graphiques et sonores» Donc encore une fois un amalgame est fait entre le SV-318 et le MSX, et encore une fois lʼordinateur est apprécié pour ses capacités et sa facilité dʼaccès, et le journaliste conclu «... une nouvelle génération de micro-ordinateurs, combinant avec bonheur jeux et programmation.»
A qui doit-on lʼerreur de rendre le Spectravideo Compatible MSX alors quʼil ne lʼest pas ? Si on en croit un encart dans le magazine SVM de juillet 1984 (page 96), cʼest lʼimportateur Valric-Laurène qui a fourni ces informations erronées ; et le magazine corrige «Le basic Microsoft étendu ressemble fort au basic MSX, mais ni le SV-318 ni le SV-328 ne sont conformes à la norme MSX»
Le premier magazine français à réaliser un banc dʼessais sur les véritables micro- ordinateurs MSX est SVM, en juillet/Août 1984. Ce qui ressort de cet article ? De bonnes machines, un bon langage Basic, mais il faut rester attentif au
développement des logiciels.
Un tableau comparatif des performances est même publié. (Ils auraient tout de même préciser dans le tableau quʼun MSX cʼest autour de 3000 FF, et quʼun IBM PC cʼest plus de 10 000 FF)
De façon générale, en 1984, le MSX est plein de promesses. Lʼarrivée dʼun standard est bien perçu pour remettre un peut dʼordre dans la cacophonie ambiante. On a pu lire ici ou là, et dans un magazine spécialisé MSX, que le standard MSX avait été méprisé par la presse spécialisée française. Ce nʼest pas tout à fait la vérité, les articles de 1984 sont plutôt bons, lʼattente est grande.
Titlt, pour son édition de décembre 84 test 40 micro-ordinateurs dont 3 MSX.
- Le Canon V20 «Design Réussi, (...) clavier agréable (...), des effets sonores remarquables (...) ludothèque en évolution»
- Le Sanyo PHC 28 «le standard MSX constitue une solution idéal aux problèmes de compatibilités (...) Tous ces ordinateurs sont agréables à utiliser (...) les possibilités du Sanyo PHC 28 sont excellentes (...) Ludothèque sur cartouche dʼexcellente qualité»
- Yashica YC64 «Le clavier est un modèle du genre (...) Possibilités sonores étendues (...) En bonne position pour être le premier de la classe»
SVM à la même période souffle un peut le chaud et le froid «Ils sont nippons ni pires que les autres ! Mieux ? Cʼest à voir (...) Les MSX sont de bonnes machines, honnêtes, bien bâties, qui en donnent plus que la moyenne (...) Lʼannée prochaine Atari lancera un ordinateur 16-32 bits. Les japonais nʼont ils pas un train de retard ?»
Quand la société Spectravideo est entré (un peut tard) sur le marché de la micro- informatique, fin 1982, elle a reçu toute lʼattention de lʼindustrie. Cette dernière espérait que le nouveau compétiteur aller être suffisamment agressif vis à vis de Commodore et dʼAtari. Mais Spectravideo nʼa jamais eu la confiance de ses principaux investisseurs.
Dès Mai 1983, ces dernier font savoir leur désaccord sur le direction envisagée par lʼentreprise et refusent de continuer à la financer. Dans le même temps, Spectravideo dépense des millions de dollars en publicité, notamment en contractant un dispendieux contrat avec lʼacteur Roger Moore (James Bond), mais peine à intéresser les banques. Harry fox nʼa jamais réussi à sécuriser son réseau de distribution, et ce, malgré plusieurs milliers de machines vendues.
En 1984 la société new-yorkaise de Harry Fox est au bord du gouffre. Cʼest son prestataire Hong Kongai, Bondwell qui met sur la table 2,6 millions de dollars pour racheter Spectravideo ; le siège est donc déménagé à Hong Kong et cʼest le vice président de Bondwell,
Christopher Chan qui prend la direction de la nouvelle structure.
Bondwell fabrique depuis longtemps des clones dʼIBM PC à son nom, en plus dʼen fabriquer en tant que prestataire pour le compte de multiples sociétés. En ce qui concerne les produits «originaux» de Spectravideo, Christopher Chan veut faire le forcing.
Il veut vendre la machine à l'international en tant que produit dʼappel. Il prépare donc un package dʼun SV-328, dʼun lecteur de cassette, dʼun joystick et 10 jeux pour 200$ (prix de gros). En Europe, et particulièrement en Europe du Nord, les Sv- 318/328 auront un petit succès. Sur le Territoire Américain, la société aura à pâtir de la guerre des prix orchestrée par Commodore. Dès 1983, Harry Fox à annoncé que son prochain micro-ordinateur sera complètement compatible MSX.
Cette annonce, aura un cours moment lʼeffet de faire monter lʼaction Spectravideo. Finalement le micro-ordinateur sortira en Mai 1984, sous l'appellation de SVI-728.
Lʼadaptateur rendant le SVI-318 compatible MSX est annoncé pour la même période au prix de 50$ Un an plus tard, sort le SVI-738 Xpress, est une variante uniquement destinée au marché américain. cʼest une machine MSX de première génération embarquant un lecteur de disquette intégré, et un mode écran 80 colonnes, rendant les applications CP/M totalement utilisables, cʼest une machine atypique qui aurait eu un fort potentiel si elle était arrivée un an plus tôt.
En 1986, la compagnie, maintenant pleinement Hong Kongaise sort un Hybrid PC / MSX2, son nom le SVI-838 XʼPress 16.
Dés 1983, et malgré son amitié pour Nishi, Bill Gates est agacé de voir son alter-ego sʼéparpiller plutôt que de se concentrer sur le logiciel, et seulement le logiciel. Microsoft est en contrat avec trois douzaines de sociétés japonaises à cette époque, la plupart utilisant MS-DOS, et Gates s'inquiète que Nishi se préoccupe plus dʼêtre à la chasse de nouvelles technologies ou de concepts nouveaux, plutôt que sʼoccuper de ces clients japonais.
Il est comme ça, Kay Nishi, il a commencé par éditer un magazine, puis du logiciel, puis se lance dans le design hardware... tout ceci sans jamais laissé tomber lʼune des activités précédente. Le projet MSX à couté beaucoup dʼénergie et de temps à Nishi, et bien que Microsoft US soit partie prenante du projet, la branche américaine n'aura jamais fait que le minimum, concevoir le software.
A mesure que le marché Japonais grandissait, lʼimpatience de Gates était de plus en plus exacerbée devant lʼexubérance de Nishi. Notamment quand ce dernier dépense un million de dollars dans la promotion du MSX en créant un show TV avec une maquette grandeur nature dʼun Brontosaure devant la gare de Shinjuku à Tokyo.
Gates devint furieux en apprenant l'événement. Bien que Nishi ai utilisé les fonds de sa propre société pour financer cette opération, Gates pensait que cet argent aurait pu être mieux employé sur des opérations plus conventionnelles.
De plus Nishi, aggrava la situation en accumulant des dettes personnelles vis à vis de Microsoft.
Alors que Bill Gates prépare lʼentrée de sa société en bourse, il décide quʼil faut remettre de lʼordre. Bien que Nishi soit déjà Directeur chez Microsoft et Vide Président, il lui propose de rejoindre la compagnie à 100% et de prendre part à son capital. Nishi rechigne, bien quʼil aime travailler avec Bill Gates, il refuse de se soumettre, et «de lui vendre son âme».
Suite à de longues et pénibles discussions, les deux hommes ne parviennent plus à sʼentendre et finissent par mettre un terme à leur association. Lʼamertume est grande dans les deux camps. Nishi rétorque que grâce à cette rupture, il pourra se lancer dans des projets quʼil nʼaurait pas pu réaliser avec Microsoft... La réalisation de puces graphiques et sonores, les réseaux informatiques etc...
Le divorce est consenti mi 1986, et Microsoft ouvrira ses propres bureaux à Tokyo.
On ne donne pas bien cher de la survie dʼASCII. Pourtant lʼentreprise de Nishi vas sʼen sortir, malgré des dettes considérables et la nécessité de licencier , Nishi trouvera les ressources pour continuer.
Le MSX2 pâti très certainement de la brouille entre les Nishi et Gates.
Introduit en 1986 le MSX2 est une évolution à minima.
Alors que dès 1984 un upgrade du MSX vers une version totalement 16bits est envisagée, la seconde version du MSX sera toujours conçue autour du Z80 8bits.
Les MSX de la seconde génération doivent avoir au minimum 64 Ko de ram, ont toujours un Basic/bios de 32 Ko en Rom, mais le Basic passe cette fois en version 2.0 La ram vidéo passe de 16 à 64 ko minimum, mais pratiquement toutes les machines seront équipées de 128 ko de mémoire vidéo.
Le processeur sonore ne change pas, par contre ce qui change le plus cʼest le processeur graphique, un Yamaha V9938, qui permet dʼafficher une résolution de 512*212 en 16 couleurs ou 256*212 en 256 couleurs.
Il est à noté que ce nouveau VDP, entièrement compatible avec celui du MSX1, fut créé par ASCII ; en effet le brevet américain de cette puce fait clairement apparaitre Kazuhiko Ishi en tant que co-inventeur. Le brevet à été déposé le 19 décembre 1984.
En France, clairement non. La faute à qui ? Je pense que le problème principal était les importateurs qui ne ce sont jamais concertés pour réaliser des actions de promotion communes. «Chacun pour sois»
était le mot dʼordre. Un prix de départ trop élevé face à une concurrence rude. Avec des prix entre 2990 et 3390 FF lʼunité centrale, le MSX était clairement trop cher face à Amstrad qui arbore son 464 avec écran (monochrome) et lecteur de cassettes à 2990 FF (prix janvier 1985 ; 4490 FF avec écran couleurs) Atari qui prépare sa nouvelle gamme ST, liquide à la même période ses 600 XL à 1200FF et ses 800 XL à 2200 FF Et le faux MSX le Spectravideo SV-318 se brade à Noël 84 pour 2990 F avec lecteur de cassettes, 4 jeux, livres, et utilitaires (2750 F, unité centrale seule).
Bref, des importateurs qui se tirent dans les pattes, des prix trop élevés, une concurrence rude, peut de publicité = échec, et ce malgré un bon matériel et de bonnes capacités.
On comptabilise 22 000 MSX en France en juin 1985, cʼest lʼévaluation faite par le magazine standard MSX.
En Europe, le bilan est mitigé, certains pays comme les Pays-Bas adoptent le MSX sans sourciller grâce à Philips, mais ailleurs cʼest au petit bonheur. Peut de concertation, peut de publicité, le MSX est lancé sans grand soutient de la part des fabricant.
Au Japon, tout vas mieux bien sur, mais cʼest seulement à partir de lʼintroduction du MSX2 que les japonais vont considérablement plus apprécier le MSX. Il faut dire que les modèles proposés ont un look plus pro, un ou deux lecteurs de disquettes et quelque uns des spécificité étonnante...
Par contre en europe, MSX2 fera un flop. Le constat est le même que pour lʼintroduction du MSX aux Etats-unis : trop tard, trop cher !
Philips produira quelques MSX2 de très bonne facture, mais arrêtera là lʼexpérience. Les version MSX2+ de 1988 et Turbo- R de 1991 ne sortiront plus du japon.
Si lʼon regarde du point de vue des ambitions de Kay Nishi pour le MSX, à savoir devenir un standard mondial, le résultat est sans appel, cʼest un échec patent.
Pourtant, si on prend le MSX comme un micro-ordinateur à part entière, les résultats ne sont pas si mauvais en terme de ventes et dʼutilisateurs.
Sur toute sa carrière lʼApple 2 sʼest écoulé à 6 000 000 dʼunité
Les Atari 8bits à 4 000 000 dʼunités
Les Amstrad CPC à 3 000 000
Le TRS80, 250 000 unités et le C64 à 17 000 000 dʼunités.
Avec sans doute près de 7 000 000 de micro-ordinateurs vendus dans le monde le résultat nʼest pas mauvais du point de vue de la couverture du système MSX. Bien entendu les quelques 18 fabricants, eux, sont loin du compte.
Eric Boez Mai 2013
Sources :
Article : Wall Street journal, 27 Aout 1986 : How Two Computer Nuts Transformed Industry Before Messy Breakup
Article : Wired, Novembre 1993 : The Comeback of Japanese Software Entrepreneur Kay Nishi
Article : Los Angeles Time, juin 1990 : Toward Creativity in Japan
Article : Info World, juillet 1983 : Msx a standard
Article : Info World Janvier 1985, MSX The pong of 1980's
Article : PC Mag US, Février 1984 : People in the News Kazuhiko Nishi
Article : Info World Fevrier 1985, Commodore enter price war
Article : Micro MSX, juin 1987 : Le MSX est il coulé
Article : SVM juillet 1984
Article : Info World, Novembre 1984
Article : Creative Computing, Aout 1984 : Kay Nishi bridges the culture gap
Interview : Kazuhiko Nishi Interview conducted by William Aspray, 16 février 1993
Interview : Kazuhoko Nishi, MSX-Magazine été 1992
Livre : The MSX Standard : The New Computer by R.C. Wood 1985
Livre : MSX and the Coming Revolution in Consumer Electronics by R. C. Wood. 1984
Livre : Early Home Computer
Site : www.sambal.com
Site : http://www.colecovision.dk/history.htm
site : http://www.dvorak.org/blog/whatever-happened-to-msx-computers/
Article : The register, Juillet 2007, MS-DOS Paternity suit settled. By Andrew Orlowski.
Site : About.com : History of MS-Dos operating system by Mary Bellis.
TV : The Computer Chronicles 1985 : Japanese Computers Part 1 and Part 2
(http://www.youtube.com/watch?v=Vzm_L000PhM
http://www.youtube.com/watch?v=UDmJ60Daszs)